Samedi 2 juillet
21h30, Aéroport International de Tachkent, Ouzbékistan
Je récupère mon sac à dos qui a voyagé en soute et me dirige vers la sortie. Très vite, je vois mon nom sur une pancarte tenue par un employé de Topchan Hostel. Je m’approche, confiante, souriante, tend la main en signe de respect. Il décline poliment et me fait signe de le suivre.
« Je ne touche pas les femmes, c’est contraire à mon Islam », m’explique mon chauffeur. Nous roulons à travers la nuit vers le centre de Tachkent, situé à une douzaine de kilomètres de l’aéroport. L’auberge de jeunesse Topchan Hostel est située en banlieue Sud de la ville. Tandis que nous discutons en anglais – quel âge j’ai, est-ce que c’est ma première fois en Ouzbékistan, quelle est la raison de mon voyage, est-ce que je suis mariée –, mes premières impressions sont les mêmes que lors de mon dernier voyage au Maroc. Pour caricaturer : air lourd et pollué, chauffards, bas-côtés jonchés de détritus (bon, ok, dis comme ça, cela pourrait être Paris en été).

Il me fait la causette tandis qu’il m’enregistre à la réception de l’auberge, la plus prisée de Tachkent par les « backpackers[1] » mais aussi par les locaux. Je règle en dollars US mes trois nuitées. « Tu es très belle », me dit-il. « Merci, bonne nuit ».
Ma chambre, au premier étage, est déjà occupée par deux filles plus jeunes que moi. L’une d’elle se prénomme Aria. Mon lit est celui de droite et, comme jusqu’à présent personne n’y dormait, l’autre fille s’en ai servi pour poser ses affaires. Je lui dis que j’ai besoin du lit, m’installe rapidement puis vais me poser dans le salon, unique endroit où le wifi fonctionne correctement.
Assis sur des coussins colorés, trois Américains – Marina, 48 ans, Adam et Henry, à peine 18 ans – sont en grande conversation. Ces derniers, à peine sortis du lycée, parcourent le monde à vélo depuis plusieurs mois. Je discute avec eux pendant une vingtaine de minutes, puis, gagnée par la fatigue, me retire dans ma chambre.
[1] Voyageurs à sac à dos